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Groupes de niveau au collège : Nicole Belloubet amende le projet de Gabriel Attal, rejeté par la communauté éducative

Au ministère de l’éducation nationale, on se veut ferme sur le fait que le « choc des savoirs », décidé par le premier ministre, Gabriel Attal, lors de son passage Rue de Grenelle, est « la stratégie la plus adaptée pour faire progresser l’ensemble des élèves » et qu’« aucune mesure ne sera abandonnée ». Mais c’est bien une version différente de la disposition emblématique de cette politique, celle des « groupes de niveau » en mathématiques et en français au collège, que le ministère a présenté, jeudi 7 février.
Après trois semaines de concertation avec les représentants des enseignants, chefs d’établissement, inspecteurs et parents d’élèves, quasi unanimement opposés à cette politique, l’organisation retenue par la ministre de l’éducation nationale, Nicole Belloubet, s’éloigne en effet de celle dessinée par Gabriel Attal le 5 décembre. « Dans chaque collège, les élèves de chaque classe seront répartis en trois groupes : groupe 1, groupe 2 et groupe 3, en fonction de leur niveau » durant toutes les heures de français et mathématiques, avait-il développé en expliquant cette transformation, qui doit s’appliquer aux classes de 6e et de 5e dès 2024, avant d’être étendue aux 4e et 3e en 2025.
Deux mois plus tard, le principe d’une organisation en « groupes » reste de mise pour ces deux disciplines, mais il n’est désormais officiellement plus question de « groupes de niveau » Rue de Grenelle. L’expression devrait d’ailleurs être retirée des textes à paraître sur la nouvelle organisation du collège. Aux équipes de décider des regroupements d’élèves les plus pertinents, « en fonction de leurs besoins ». « Les groupes de besoins seront constitués en fonction des compétences à atteindre. Il n’y aura donc pas d’assignation à un groupe faible ou fort », affirme-t-on au ministère.
Il devient surtout possible pour les chefs d’établissement et leurs équipes de préserver, à certains moments de l’année et « à titre dérogatoire », des « temps d’enseignement en classe entière » en mathématiques et en français, là où la mesure initiale faisait totalement disparaître les classes dans ces disciplines, qui pèsent pour un tiers du volume horaire hebdomadaire des collégiens.
Loin de l’idée initiale de groupes permanents, le ministère ne prévoit pas de limiter le nombre de semaines durant lesquelles les équipes des collèges pourront conserver des classes hétérogènes, même s’il insiste sur le fait que les groupes doivent rester la règle. « C’est aux équipes de trouver l’organisation la plus fine à partir de la règle que l’on a fixée », fait-on valoir, insistant sur la « confiance » accordée par la ministre aux équipes et à leur « autonomie ». Cette « souplesse » d’organisation doit, selon le ministère, « favoriser les brassages », « permettre une flexibilité entre les groupes » et éviter la « stigmatisation » d’élèves cantonnés « toute l’année dans un même groupe ».
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